GR3 «en direct» - Jours 31 à 40
Du 11 avril au 14 mai, que de chemins parcourus, de villages traversés, de monuments admirés, d'animaux observés !!
Et combien de belles rencontres, de temps forts, d'exaltation pour le marcheur solitaire prompt à s'émerveiller devant les couleurs oniriques du soleil quand il ouvre ou ferme les yeux, à s'émouvoir dans le souffle doux d'un héron glissant quelques mètres au dessus de lui, à s'égayer des chants pétillants des passereaux, à se réjouir d'un bon mot, d'un beau geste du passant qui partagea les minutes communes éphémères.
Du 11 avril au 14 mai, quelles ont été les principales sensations perçues par mon corps soumis à des conditions inhabituelles pour lui? Les douleurs des ampoules invalidantes des premiers jours ou la satisfaction d'avoir su les soigner puis les gérer, les tremblements presque incontrôlables sous la morsure du froid ou le plaisir des muscles qui se détendent au fil des pas, les vagues lourdes brisant l'âme à chaque séparation ou le miel réconfortant des mots, prononcés ou écrits, qui stimulent le cœur ??
C'est une bien belle aventure que je vis depuis plus d'un mois et ce sont de bien beaux témoignages d'amour, d'affection ou d'amitié que ceux dont vous m'entourez pour m'aider à marcher au bout de mon rêve.
Merci !
Alors à présent que vient de s'ouvrir la 4ème page de mon GR3 en direct, pour les étapes 31 à 40, voici quelques chiffres et informations en guise de bilan intermédiaire.
1/ Depuis mon départ de la Baule j'ai :
- parcouru 780 km
- marché 710 km (3 étapes neutralisées, 2 au début pour soigner mes pieds et ... cette 31ème comme vous allez le comprendre un peu plus loin)
- traversé 6 départements (44, 49, 37, 41, 45 et 58)
et ... partagé avec vous 778 photos (merci à Jean, mon beau-père et fidèle supporter, pour cette précision)
2/ Il me reste :
- environ 470 km à parcourir (dont une bonne partie montagneuse)
- 6 départements à traverser (71, 03, 63, 42, 43 et 07)
... et, je l'espère, encore beaucoup de belles images à capturer et de rencontres à apprécier.
GR3
étape 31 :
La Charité sur Loire à
Nevers
Un premier regard sur les photos de cette 31ème étape va vite vous faire comprendre que seule la ville de Nevers aura eu les faveurs de mon objectif.
Cela mérite explication ...
La nuit dernière a été marquée par de violentes pluies martelant la toile de la tente prémontée que par bonheur j'avais réservée au très beau camping de la Charité sur Loire, tenu par un jeune couple charmant et prévenant pour randonneurs et cyclos. Ainsi ont-ils aménagé une grande salle avec tables, chaises, réfrigérateur, micro-ondes pour notre confort. Bravo !
Donc, disais-je, le ciel a déversé tout son immense chagrin tandis que j'essayais de dormir. «Tout»... non ! Car le matin, ça tombait toujours fort et la perspective de marcher 30km environ dans ces conditions, alors que je tardais à me réchauffer, ne m'inspirait pas beaucoup.
Pris entre l'option «marcher coûte que coûte» pour garder le cap et l'autre option «garder du jus pour la suite de mon périple» j'ai longtemps hésité avant de prendre la N°2 probablement plus raisonnable !
Et c'est là que l'histoire devient belle.
J'appelle le taxi David qui, retenu par ailleurs, me dirige très gentiment vers un ami à lui, le taxi Cédric, susceptible de m'emmener jusqu'à Nevers où il doit également déposer une petite fille. Nous nous retrouvons à la gare de la Charité (0 train !!!) et 30 minutes plus tard je suis dans la capitale nivernaise. A l'arrivée, Cédric refuse tout paiement au motif qu'il faisait le déplacement pour la fillette.
Un grand merci à lui pour ce geste à la fois honnête et généreux ! Notre conversation durant le trajet fut aussi pour moi un vrai moment de plaisir.
Vous savez à présent pourquoi, en introduisant cette page, j'annonçais la neutralisation de cette étape. C'est certes un peu frustrant mais je sais avoir pris la bonne décision. La visite que j'ai faîte de la ville historique (j'ai beaucoup aimé), sous une pluie constante et parfois forte (j'ai moins aimé), a vite fait taire mes regrets.
Demain je pars pour une courte étape jusqu'à Imphy avant 2 très longues marches qui devraient bénéficier de meilleures conditions climatiques.
A suivre !!!
GR3
étape 32 :
Nevers à
Imphy
15 mai, il est 8h et je quitte Nevers pour Imphy.
J'ai bien dormi dans ce camping certes ordinaire mais remarquablement situé et tenu par un jeune homme très sympathique.
La nuit a replié ses draps depuis près de 2 heures mais il fait à peine jour sous le crachin tenace qui m'arrose et dresse comme un voile triste entre la ville, le fleuve et moi.
L'étape est courte (14km) et presque entièrement dédiée au canal latéral de la Loire que je longe pendant plus de 10km.
Bientôt la pluie remplace le crachin. Tout n'est que silence autour de moi jusqu'au souffle léger d'une joggeuse filant bon train en me dépassant. Même les oiseaux, d'ordinaire un brin bavards, semblent gagnés par la léthargie ambiante.
Je fais de louables efforts pour arracher mon appareil du confort douillet que lui offre mon imperméable et pour figer quelques vues, somme toute assez banales, juste utiles pour témoigner de la piste agréable et facile empruntée par le GR3 ici.
Une de ces photos est un clin d'œil nostalgique à Catherine, Jean, Germaine et Véronique. Nul doute qu'ils la repèreront vite 🙂.
Il me faut moins de 3h pour atteindre l'hôtel où j'ai réservé ma chambre. Il ne cesse de pleuvoir y compris au moment même où j'écris cette page.
Les propriétaires sont très gentils, la chambre bien confortable pour un prix correct (40€).
J'ai déjeuné ici ce midi mais là ... c'est plutôt moyen.
Demain je marche vers Decize, à un peu plus de 30km.
Je vais partir le plus tôt possible et tout faire pour arriver avant les orages attendus dans l'après-midi.
A suivre !!!
GR3
étape 33 :
Imphy à
Decize
Imphy, 6h15.
Je quitte sans regret cette ville plus étendue que je ne le pensais et qui ne présente aucun attrait hormis ... une excellente boulangerie 👍😊.
Il fait encore bien sombre, le ciel est désespérément gris !
Pourtant longer le canal latéral n'est pas sans intérêt. Un héron vient me faire un timide coucou avant de disparaître dans le brouillard naissant.
Ce brouillard sera d'ailleurs un encombrant compagnon durant les premières heures de cette longue étape (32km). Puis à mesure que j'avance, il se transforme en une brume délicate qui dévoile une tendre campagne, une campagne comme une compagne qui m'offre ce qu'elle a de plus intime ... ses verts profonds, ses tunnels boisés, ses habitants petits et grands.
En route je rattrape un «troupeau» d'un autre genre : une trentaine de promeneurs. Nous papotons quelques instants avant que je ne reprenne mon rythme sous leurs encouragements.
Je souhaite arriver à Decize avant le milieu de l'après-midi car la météo annonce un risque d'orage ici.
Cette étape, pour l'essentiel parcourue sur route, s'achève par 2 tronçons plus intéressants.
- Un magnifique sentier en forêt. Lorsque le temps est ensoleillé, les couleurs doivent y être sublimes.
Mais là, pas question de faire le «tête en l'air» sans risquer de devenir Brice de Decize ... sans le surf. Je parle en connaissance de cause car sans mes fidèles bâtons ... aïe,aïe !!!
- Le 2ème tronçon me mène de St Léger des Vignes à Decize en franchissant une voie ferrée devant la gare de Decize (e j'ai même vu un train ... bon à l'arrêt mais quand même !) puis plusieurs cours d'eau car Decize en est entourée. Il y a sa majesté la Loire bien sûr, la vieille Loire (la reine mère ???), un vassal l'Aron, et 2 troubadours : le canal du Nivernais et l'omniprésent canal latéral.
J'ai fait une photo d'un document que m'a remis le jeune couple en charge du camping.
D'ailleurs parlons un peu de ce camping.
L'accueil est chaleureux (le patron est même allé en ville me chercher une baguette pour ce soir), les emplacements sont spacieux, la tente repose sur une herbe tondue bien ras, une grande salle est à la disposition des randonneurs et cyclos pour y faire à manger (même la vaisselle est fournie). Au fond de cette salle on trouve des fauteuils et ... une télé. Chouette je vais voir la finale de Marseille ce soir !
Pour demain j'ai décidé de sauter le point d'étape que j'avais prévu mais qui est très excentré du GR3 et je vais aller directement à Bourbon-Lancy. Je ferai 2 ou 3 coupes par rapport au sentier d'origine pour ramener la distance autour des 40km. J'espère avoir un temps correct.
A suivre !!!
GR3
étape 34 :
Decize à
(A côté de ...) Maltat
... Sauvé ... je peux enfin reprendre le cours de mon récit. Le wifi fonctionne ici (à Diou).
Mais avant, vous tous qui suivez depuis plus de 5 semaines la série «GR3 en direct», vous n'ignorez pas qu'un feuilleton s'est glissé dans la série sus-nommée, un feuilleton qui vous a tenu en haleine et a, j'en suis certain, généré de la tension ...
Le titre de ce feuilleton : «Des pieds ... et demain ?»
Un bref retour sur les épisodes précédents s'impose.
Episode 1 -
4 jours après mon départ de la Baule des ampoules clignotent un peu partout et font craindre un arrêt prématuré de la série. Grâce aux soins de mes amis nantais, aux précautions prises ensuite et à un changement de chaussures opportun, je retrouve un nouvel élan jusqu'à Chinon.
Épisode 2 -
Fatiguées par les précédents treks ces chaussures doivent subir une opération couture qui impose un nouveau changement. Mais après Chinon les chaussures remplaçantes provoquent périostite et inflammation des pieds (surtout le gauche). A Orléans Catherine me rapporte la paire précédente réparée.
Épisode 3 -
Tandis que les douleurs s'estompent grâce à mes bonnes vieilles chaussures, une nouvelle ampoule s'invite à la fête pour mon jour anniversaire du départ. Par bonheur elle éclate toute seule après Nevers et, à présent protégée, elle ne me cause aucun souci.
Alors me direz-vous lecteurs impatients quel est ce nouvel épisode ? Et bien l'épisode 4 a débuté avant-hier sous la double influence des averses orageuses et des hautes herbes trempées. Je me suis aperçu que mes pas faisaient autant de bruits que ceux d'un éléphant dans une mare de boue ... pfloc, pfloc ... (si, si un éléphant mouillé ça fait ce bruit !).
Intrigué, j'ai d'abord pensé que l'imperméabilisation des chaussures s'était heurtée à leur «vieillerie» rendant cette action inefficace. Et puis l'évidence s'est imposée à moi au terme d'une inspection plus approfondie ... mes semelles sont à bout de souffle. Elles sont devenues minces à faire peur et ... elle se décollent ! Du coup l'eau prend possession des lieux. Heureusement le beau temps est revenu !
Quel sera l'épilogue de ce feuilleton ? Il est trop tôt pour le dire mais je peux vous annoncer que dans le 5ème épisode je repartirai avec (encore) de nouvelles chaussures. Ce devrait être en milieu de semaine prochaine après une halte très attendue dès lundi chez ma fille aînée, mon gendre et mes petits-enfants à . Catherine m'y rejoindra.
Passons à présent au (bref) récit de l'étape d'hier.
En quittant hier très tôt le camping de Decize je remercie intérieurement les propriétaires qui m'ont autorisé à utiliser la salle commune pour ranger mes affaires au chaud et à l'abri de l'humidité.
Mes premiers pas le long du canal sont vite stoppés par l'arrivée d'un canard que je réussis à saisir au vol. Puis un héron engage avec moi un étrange et sympathique ballet. A chaque fois que je m'approche de son point de «stationnement» il s'envole pour se poser un peu plus loin et m'attendre. Ce qui devient intéressant pour le photographe c'est qu'il me laisse m'approcher de plus en plus près de lui. Une belle opportunité pour des prises de vues dynamiques.
Amis randonneurs, si vous prenez le GR3 près de Decize, sachez qu'il y a une sympathique épicerie à Champvert ouverte de 7h à 20h. C'est ici que j'achète le nécessaire pour le soir.
Cette longue étape (39km) qui me conduit près de Maltat est suffisamment variée pour garder éveillé mon intérêt.
Une curiosité : tandis que je marche dans la zone du «bras mort» de la Loire ... on n'entend aucun bruit ! Vraiment ! Parfois un oiseau ose rompre le silence mais son chant est bien bref. C'est une impression particulièrement étrange !
Avant d'atteindre ma destination du jour, je prends une photo en forme de salut à mon frère et ma belle-soeur lorsque j'entre dans leur département.
Et en fin de journée un milan se livre à quelques arabesques au-dessus de moi. Mon esprit fatigué y voit comme une marque de reconnaissance pour la longue marche du jour ... sans pluie !
GR3
étape 35 :
(A côté de ...) Maltat à
Diou
Ce vendredi 18 mai, je quitte le gîte de madame Odile Biberon (3km environ à l'ouest de Maltat) après une nuit récupératrice dans une chambre très confortable et spacieuse. L'accueil est en tous points charmant et le prix très correct (44€). Je recommande aux futurs randonneurs.
Pour rejoindre Diou (dans l'Allier), à 25km de là, je décide de faire une courte infidélité à mon GR3 en passant par Bourbon-Lancy afin d'y faire quelques courses pour ce midi et ce soir.
Et ... j'ai sacrément bien fait. Je découvre une jolie ville marquée par ses maisons à colombages et son beffroi qui, à chaque heure, voit une sorte de lutin apparaître en tirant la langue. Pittoresque !
Ensuite je retrouve le GR3 pour entrer dans une magnifique forêt . Lorsque j'en sors c'est pour déguster la croustade de jambon que le charcutier de Bourbon-Lancy m'avait, à juste titre, recommandé.
Le temps de faire une photo à l'entrée de l'Allier pour ma fille et mon gendre qui y habitent, me voici au camping de Diou en bord de . Comment dire ? Minimaliste !!! Bon j'ai de la place pour ma tente, il y a des sanitaires et c'est tout ! Enfin pas tout à fait ! Un gros plus : la gérante (hollandaise) m'a fait une excellente (et très épicée) pizza. Un gros moins : c'est envahi d'insectes en tous genres et notamment de petites araignées qui cherchent à squatter sur moi. Il faudra que j'y fasse attention en ouvrant la tente tout à l'heure.
Demain j'ai une nouvelle très longue étape vers Bert après Montcombroux les Mines.
Je n'ai pas trouvé de nourriture pour les prochains repas. J'espère que ce sera possible sur la route !
Et puis je croise les doigts, comme chaque jour maintenant, pour que mes semelles tiennent jusqu'à Lavoine.
A suivre !!!
GR3
étape 36 :
Diou à
Bert
Pour lancer mon récit du jour, commençons par ce qui fâche !
Si vous passez à Diou, évitez absolument le camping. Le responsable est sympa et les emplacements en bord de Loire agréables mais le reste ....
Des sanitaires indignes. Certes propres il n'y a que 2 WC couplés avec les douches. Je vous laisse imaginer s'il y a du monde !
Mais ce n'est pas le pire. Le camping et le stade de foot attenant sont dotés de la même entrée. Quand il y a match ou entraînement comme hier soir, les joueurs repartent vers 23h30 avec musique à fond, moteurs qui tournent indéfiniment, portières qui claquent.
Mais ce n'est pas le pire. Comme la voie d'accès à l'espace réservé aux cyclos et randonneurs n'est pas interdite aux voitures, j'ai eu la désagréable surprise d'entendre arriver, à 2h du matin, des voitures avec des jeunes qui ont monté leurs tentes à côté de la mienne en laissant les phares allumés pour voir bien clair. Je me suis levé pour leur expliquer la vie. Ils se sont excusés mais comment se rendormir sereinement ensuite lorsqu'on a prévu un réveil à 5h pour une nouvelle longue étape.
Vraiment, amis randonneurs et cyclistes oubliez le camping de Diou.
Me voici donc parti ce matin pour les 34km qui vont me mener à Bert.
Je dis au revoir à la Loire que je ne vais pas revoir de sitôt et salue le soleil qui inonde de chaudes couleurs mes premières minutes vers Saligny que j'atteins au bout de 2h de marche tranquille.
Je profite d'une ombre bien marquée pour me mettre en position schuss pour prendre de la vitesse. En vain !!!
Après un arrêt au bar/épicerie pour faire le plein de victuailles en vue des déjeuners du jour et de demain, puis me voilà engagé sur un beau chemin en forêt alors que les arbres rivalisent de beauté matinale.
Quand je sors de la forêt, les paysages et surtout le profil des routes et sentiers ont radicalement changé. Une succession de montées et descentes souvent bien raides remplacent les voies plates que j'ai le plus souvent connues.
Et ... je suis heureux. Je retrouve un élément qui me convient et qui prépare mes jambes à des dénivelés plus soutenus encore lorsque je serai dans le Massif Central.
Alors que je monte un sentier très caillouteux, 2 énormes chiens surgissent d'un virage ... un danois et un bull-mastiff.
Le danois s'arrête net en me toisant du haut de ses 3m50, fort de ses 450kg et confiant en ses 4 rangées de 52 dents. Un monstre vous dis-je !!!
Le bull-mastiff, lui, se lance vers moi sans un aboiement, les babines flottant au vent ! Ses yeux semblent me trouver à son goût.
Moi je suis aussi figé que le danois ... mais beaucoup moins serein ... jusqu'à ce que le bull atteigne mes guibolles et les arrose de sa bave amicale. Car, oui, il m'aime bien et me fait une fête incroyable, ronronnant presque sous mes caresses.
Finalement les maitres apparaissent eux aussi, rappellent leurs molosses et je poursuis mon chemin en essuyant mon appareil photo blanchi de bave. Drôle d'épisode !
Quelques kilomètres plus loin, mon attention est captée par un panneau vente et aussitôt je pense à mon gendre.
Philippe, si tes tracteurs te semblent mériter un renouvellement, celui que j'ai photographié pour toi me semble une sacrée bonne affaire. A toi de voir ! 😅😅
Puis je m'engage dans un champ de blés que le GR3 coupe en 2 avant d'aboutir dans une ferme où quelques vaches me regardent passer avec un soupçon d'incrédulité.
J'atteins Montcombroux les Mines et suis admiratif devant le bâtiment désuet mais «so charming» de la mairie. Une petite fatigue m'a gagné en même temps que la surchauffe des pieds peu protégés par des semelles bien trop fines (cf mon topo d'hier).
La suite, ce sont des routes et chemins toujours ensoleillés jusqu'au camping de Bert. La dame qui m'accueille est très gentille et le cadre vraiment plaisant. J'espère être au calme cette fois.
Demain ce sera ma 4ème longue journée de suite avec plus de 30km en perspective.
Mais la vraie perspective, celle qui me porte à présent c'est d'être à 2 jours de ma fille, mon gendres et mes petits loulous ainsi que de ma femme qui sera déjà là lorsque j'arriverai lundi.
A suivre !!!
GR3
étape 37 :
Bert à
Arfeuilles
Dimanche 20 mai ... demain je serai au repos chez ma fille à Lavoine dans l' Allier.
Et dire que cette aventure y a commencé en fait lorsqu'en novembre dernier j'ai vu que le GR3 passait à côté du gîte que mon gendre et elle venait d'acquérir. Je suis immensément heureux d'avoir lancé l'idée de faire le GR3 et plus encore de ne pas avoir attendu qu'elle retombe.
Alors certes je n'ai pas terminé mon périple mais l'histoire est déjà très belle.
Ce matin je quitte le petit camping de Bert après une bonne nuit ... sans bruit. Il est 6h et j'ai décidé de presser le pas car des risques d'orages sont annoncés pour l'après-midi.
200m après le camping le balisage me fait prendre un large sentier pour la 1ère grimpette du jour ... et ça monte sévèrement sur 2km environ.
D'ailleurs cette étape, plus qu'hier encore, sera une succession continue de côtes dans un bel environnement champêtre.
Mon passage par Droiturier me laisse déçu de ne pas trouver d'épicerie (la campagne profonde se désertifie bel et bien). Seules 2 maisons retiennent mon attention.
Un peu avant midi J'atteins Chatelus avec le même espoir ... douché lui aussi. Il faut bien le dire, ce GR évite consciencieusement les lieux qui permettent le ravitaillement.
Bon je retrouve quand même le sourire devant un bar-restaurant. Je m'y attable et ne suis pas déçu par le repas simple et de qualité qui m'est servi. Heureusement, car ce soir ce ne seront que quelques chips et une boite de sardines qui m'alimenteront. Pas grave, je me rattraperai ces 2 prochains jours.
En milieu d'après-midi je monte la tente au camping d'Arfeuilles, sous un chaud soleil et sans orage, un ca ... vide comme le porte-monnaie de l'enfant prodigue.
Je n'avais jamais vu cela. Pas une tente, pas de personnel et ... un camping parfaitement entretenu dans un cadre agréable et reposant.
Demain je pars donc pour Lavoine. Tout au plaisir de retrouver ma femme, ma fille, mon gendre et mes petits-enfants je n'écrirai sur mon blog que mardi matin puis mercredi soir lorsque je serai reparti.
A suivure !!!
GR3
étape 38 :
Arfeuilles à
Lavoine
Eh oui ma 38ème étape date d'hier et je ne vais vous en parler qu'aujourd'hui 22 mai ... mais je vous avais prévenu ... n'est-ce pas ?
Quelle jolie étape ! Certes pas de paysages exceptionnels (quoique bien jolis) mais tout concourt à me rendre chaque pas agréable et apaisant.
Le soleil, une fois encore, unit l'ocre de ses rayons au gris de l'horizon tandis que je quitte mon camping désert après une nuit délicieusement calme.
Le GR joue la carte de la variété. Sentiers larges ou étroits, terrains secs ou gras (voire inondés quand un ruisseau ose sa liberté), revêtements de terre, de cailloux ou de racines affleurantes ... et surtout dénivelé en forme de montagnes russes. Je me régale !
Dans la petite commune de St Clément je m'arrête quelques instants à la terrasse de la boulangerie pour savourer un pain au chocolat et mon cœur comme ma tête sont déjà loin de moi, projetés dans ces moments attendus où je vais me retrouver en famille.
Un peu plus loin les longs bras d'une éolienne semblent s'ouvrir, accueillants, au sommet d'une côte plutôt raide et puis, à quelques minutes du terme d'une marche au rythme soutenu, je me saisis de mon téléphone pour informer Mélanie et François que je ne suis plus très loin de chez eux.
Et comme je l'attendais, en dépassant la clairière qui sépare Notre Dame de la Montagne du Rocher St Vincent, j'ai le cœur qui fait boum en voyant apparaître mes petits enfants suivis de ma fille et ma femme puis, un peu plus loin, mon gendre et son bébé chien, un adorable léonberg de 3 mois. Il ne manque que l'aîné de mes petits-enfants, qui habite chez son père. Je sais qu'il suit régulièrement mon périple et qu'il est en pensée avec nous.
Me voici à Lavoine pour 2 nuits et 1,5 jours.
Au menu :
- repos
- détente en famille
Et ... bonne chère !!!
Amis randonneurs qui prendrez le GR3 et ferez la liaison Arfeuilles - Lavoine, sachez que le gîte, Via Nova, tenu par mon gendre est à 5 minutes du GR et que vous y serez très très bien accueillis dans un cadre magnifique.
Je pars donc demain 23/5 pour Chabreloche, pour un dernier tronçon de 2 petites semaines, avant l'arrivée au Mont Gerbier de Jonc.
Je me sens «gonflé à bloc», requinqué par ces beaux moments ici, poussé par vos encouragements et porté par mes nouvelles chaussures.
A suivre !!!
GR3
étape 39 :
Lavoine à
Chabreloche
Mercredi 23 mai.
Je quitte Lavoine en donnant Rdv à Catherine pour début juin, après plein de gros bisous des enfants et un dernier coucou à ma fille et mon gendre devant leur gîte.
Retenez bien leur adresse car vous serez enthousiasmés du séjour que vous y ferez.
Gîte Via Nova , lieu-dit Matichard, chemin de la Congrine, 03250 Lavoine.
Pour les marcheurs c'est 10 minutes en contrebas du GR3 par un petit chemin sympa peu après être passé entre le Rocher St Vincent et la statue Notre Dame de la Montagne.
Depuis Lavoine, le GR monte régulièrement par une petite route jusqu'au foyer de ski de fond de Montoncel. En passant devant je revois notre sortie de ski cet hiver et j'entends encore nos rires à chaque chute.
A partir du foyer le chemin grimpe progressivement au début puis plus rudement tout en se dégradant fortement.
Et il n'y a pas que lui qui se dégrade. Le temps attrape un sacré bourdon et déverse sur mes épaules tout son chagrin.
Autour de moi, sans que je parvienne à le localiser, l'orage gronde à mesure que je m'avance dans les nuages à plus de 1100m.
Après une portion plate et lisse bienvenue près du Puy de Montoncel qu'hélas je ne distingue pas, me voici engagé en descente dans un sentier, de plus en plus défoncé et habité de pierres de toutes tailles, se transformant rapidement en un petit ruisseau qui demande une grande vigilance pour ne pas glisser. Vers la fin c'est dans la gadoue que je patauge hardiment avec toujours le même objectif : rester debout !
Au final cette courte étape de 18km a été réalisée très vite (4h30). Je me suis rarement arrêté ... trop de pluie pour poser le sac ou prendre des photos.
Ce soir je suis dans un hôtel à Chabreloche ... un hôtel à l'ancienne :
- une chambre sans toilettes et douche, qui sont communes dans le couloir, mais avec un petit lavabo juste à côté du lit.
- un système de demi-pension pour la soirée (ce soir bavette à l' échalote).
- un patron bourru et sympa à la fois
Et ... 45€ tout compris !
J'espère que l'optimisme de Météo France pour demain se confirmera pour cette longue étape de montagne (24km). Mon appareil photo a trouvé le temps long aujourd'hui.
A suivre !!!
GR3
étape 40 :
Chabreloche à
La Chamba
Cette étape va m'emmener de Chabreloche à la Chamba soit environ 25km.
Lorsque je glisse le bout de mon nez par la fenêtre de ma chambre d'hôtel, mes yeux me disent qu'il fait beau, mon corps me susurre qu'il fait froid.
Je m'habille donc chaudement tout en songeant à l'excellent et équilibré dîner d'hier : salade verte avec jambon de pays, bavette et pommes de terre, crème au caramel. Quand je songe que ce repas + la nuitée me coûtent au total 45€, je ne peux que recommander l'hôtel «le Mandrin» de Chabreloche aux amis randonneurs qui passeront par là.
Je quitte ma chambre à 6h15 en empruntant le couloir indiqué la veille par le patron et qui débouche sur la porte qu'il n'a pas fermée à clé ... enfin ça c'est ce qu'il m'avait dit la veille.
Mais la réalité est bien différente et je me retrouve coincé dans le bâtiment au petit matin sans pouvoir héler le maître des lieux.
Ni une ni deux, j'ouvre la fenêtre, sac au dos et bâtons en main, j'enjambe le large rebord et me glisse dehors en évitant soigneusement de poser mes tatanes sur la jolie jardinière posée juste dessous. Puis je dépose la clé de la chambre dans la boîte aux lettres comme convenu. Sportif le départ 😊👍.
Au fait, puisque je parle de mes tatanes, qu'en est-il de ce qui devrait être le dernier épisode du feuilleton «Des pieds et ... demain» ?
Vous l'avez lu hier, je suis donc reparti de Lavoine avec une nouvelle paire achetée à Vichy chez Decath grâce au concours précieux de ma femme et ma fille mais surtout grâce à l'œil exercé de mon gendre qui a repéré exactement ce qu'il me fallait.
Après 2 jours de marche avec elles, non seulement mes pieds semblent avoir adopté leurs nouvelles compagnes, mais de surcroit mes jambes apprécient beaucoup le grip de leurs semelles qui a parfaitement tenu son rôle sur des chemins très piégeux.
Je suis donc ravi de cet achat ! Néanmoins je ne peux cacher que mes petits petons n'ont vraiment pas bonne mine et que, comme mon dos et mes épaules, ils se languissent du doux confort de la maison. Je les ai rassurés ce soir sous la douche ... nous n'avons jamais été aussi près de notre objectif !!!
Mais revenons à cette étape.
Si parmi vous, fidèles supporters, il y en a qui aiment les forts dénivelés, les chemins ravagés par les pluies (et les quads), les pierres qui roulent sous les pas, les racines qui sortent de terre pour faire des croche-pieds au randonneur distrait, les filets d'eau qui serpentent entre les pierres susdites, les énormes flaques qui font hésiter sur la conduite à tenir pour les éviter et la boue qui vient salir les chaussures neuves (grrr), si donc vous êtes un aficionado de ces conditions extrêmes alors l'étape Chabreloche-la Chamba est pour vous.
Si en plus vous préférez ne rien voir du paysage parce que la forêt omniprésente vous le cache, vous allez vraiment vous régaler.
Bon ça n'a pas été trop mon cas. Disons que j'ai apprécié l'ombre, durant cette très chaude journée, et ma courte halte devant le monastère Notre Dame de l'Hermitage avec, pour le coup, un joli panorama (enfin !) et ... de délicieuses nonettes aux myrtilles produites par un apiculteur du coin. Un régal !
Pour couronner cette journée moins passionnante que les précédentes, à 2km de la Chamba, un panneau m'a assailli en me demandant de partir à «reculon». Non mais ... vous me voyez refaire, à l'envers, cette étape ? Fort de mon bon droit je n'ai pas cédé à l'injonction et ai poursuivi jusqu'au petit village.
Une charmante dame m'a remis les clés du gîte où je suis seul ce soir. Je vais me faire une soupe japonaise en pensant à Catherine qui me l'a achetée il y a déjà bien longtemps. Ça va me réchauffer car le ciel s'est considérablement obscurci et le froid est brusquement tombé.
Demain devrait être une merveilleuse journée. Le soleil est annoncé et je longerai des crêtes propices aux jolies vues.
A suivre !!!