GR3 «en direct» - Jours 21 à 30
Plus de 3 semaines après mon départ de la Baule, la détermination reste intacte.
Mes yeux font le plein d'images, mes oreilles chantent la musique des bois et des champs, mon corps ... tremble souvent des froids matinaux. Quant à mon nez ... il fait la tête de ne pouvoir apprécier les parfums dont probablement chacun d'entre vous s'énivrerait. Je regrette en ce moment mon anosmie.
Mes pieds, eux, vivent de nouvelles difficultés.
Les ampoules sont guéries ou en passe de l'être et ne me font plus mal ... youpi !!!
L'ennui c'est que mes vieilles et fameuses chaussures qui m'ont sauvé après Nantes ont eu un accident de parcours et des coutures ont craqué. Catherine les a reprises à Chinon (plus d'une semaine déjà) pour les confier au docteur (Mr Cordonnier) qui s'est dit certain de pouvoir les sauver après opération. Elles devraient être rétablies ce jeudi 3 mai et Catherine va me les apporter à Orléans samedi.
Ouf car celles que j'utilise depuis 8 jours sont extras pour les ampoules mais tellement rigides qu'elles ont provoqué des gonflements inflammatoires aux chevilles. Dur dur !
Mais je tiens le coup car mes chaussures miracle ne sont plus qu'à 2 jours de moi.
Bon à présent place au récit des journées 21 à 30 en commençant tout de suite par la .. 21ème.
GR3
étape 21 :
Candé sur Beuvron à
Huisseau sur Cosson
Certaines de mes étapes m'ont beaucoup marqué d'autres moins. Cette 21ème ne restera pas dans ma mémoire.
Je me suis même demandé jusque vers midi ce que j'allais bien pouvoir écrire et vous proposer comme photos. Alors j'ai pris l'église au départ de Candé, je me suis fait un auto-portrait tout en longueur et j'ai pris la plaque soulignant que Robert Houdin avait habité derrière ce mur de St Gervais la Forêt non loin de Blois.
Et puis, et puis ... je me suis arrêté dans un petit point restauration, le Stratto, à Auchan pour le déjeuner. J'y ai été accueilli délicieusement par Carole aux petits soins pour moi et qui a même accepté de recharger mon portable pendant que je déjeunais. Sa collègue, Cécile, s'est montrée tout aussi sympa.
Je me suis alors dit que la journée était belle finalement. Merci à elles.
Comble du bonheur, aux toilettes de ce même Auchan 👍, je suis tombé en arrêt devant un texte magnifique de G Sand qui exprime ,bien mieux que je ne saurai le faire, ce que je vis et ressens depuis le début de mon périple.
Oui j'ai gagné ma journée finalement !
Ensuite, de Vineuil à Huisseau, je me suis surtout régalé des couleurs champêtres, sublimées par le soleil revenu, dont je vous livre ici quelques illustrations.
A Huisseau j'ai voulu planter la tente au camping local ouvert depuis le 1er mai mais j'ai été reçu de façon peu amène au motif qu'ils n'avaient pas eu le temps de se préparer. J'ai battu retraite !
Je bivouaquerai en sauvage ce soir !
A suivre !!!
GR3
étape 22 :
Huisseau sur Cosson à
Beaugency
Je vous avais laissé hier sur la conviction que j'allais devoir bivouaquer en sauvage faute de camping accueillant à Huisseau.
Mais mon ange gardien, que je me plais à imaginer avec les traits de ma mère, avait gardé un joker dans sa manche.
Ayant lu qu'un domaine viticole proposait une place de camping-car dans sa propriété, j'ai appelé au culot pour savoir si une petite tente pouvait revendiquer un lien de cousinage susceptible de m'autoriser à l'installer. Le propriétaire, très sympa, a accepté et j'ai bénéficié d'un bien joli coin de pelouse pour la nuit.
Bon, malgré toute sa gentillesse, ce jeune vigneron (AOC Cheverny) ne pouvait agir sur la météo et pour une énième fois j'ai été confronté à une nuit et une matinée glaciales. Je ne vous dis pas l'état des doigts après avoir tout démonté et rangé au petit matin.
C'est avec plein d'entrain cependant que je quitte Huisseau pour Chambord qui, sans surprise, m'offre le tableau magique qu'à chacune de mes visites je ne me lasse pas d'admirer.
En parcourant les sentiers du parc, je me prends à rêver d'une rencontre avec un grand cerf mais nos routes ne se croiseront pas.
Ensute je pousse jusqu'à St Dyé qui marque mes retrouvailles avec la Loire. En la longeant je reste admiratif devant les joutes aériennes des sternes et réussis à photographier un héron avant qu'il ne sorte prestement de mon champ de vision.
Pour ceux qui seraient tentés par le GR3 dans cette région, le sentier riverain qui mène de St Dyé à Muides sur Loire (rive sud) est de toute beauté.
Je n'en dirai pas autant de la partie qui, une fois traversé le pont pour atteindre la rive nord, me conduit jusqu'à St Laurent des Eaux avec pour seule perspective visuelle, pendant 2 heures environ ... la centrale nucléaire. Chacun se fera sa propre idée du sujet mais avouez que le contraste est saisissant entre la froideur de ces bâtiments (et de ce qu'ils représentent) et la chaleur lumineuse de la nature que je touche des yeux depuis plus de 3 semaines.
Heureusement les derniers kilomètres de cette longue étape (36km) sont beaucoup plus attrayants et la Loire me propose une nouvelle représentation de sa vie sauvage jusqu'au bouquet final au pied du très beau pont de Beaugency. Des centaines de sternes y ont élu domicile et livrent un incroyable et assourdissant concert de cris rauques.
C'est au camping municipal que je vais me reposer cette nuit avant de retrouver Catherine demain à la Chapelle St Mesmin un peu avant Orléans. Une belle soirée en perspective et ... mes chaussures pour redonner du confort à mes pieds.
A suivre !!!
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étape 23 :
Beaugency à
La Chapelle St Mesmin
Depuis mon départ de la Baule je me suis émerveillé devant des paysages pittoresques, des levers de soleil envoûtants, des monuments impressionnants, des animaux attachants, des chemins apaisants.
Mais jamais je n'avais connu une étape les associant tous comme celle que j'ai vécue entre Beaugency et La Chapelle St Mesmin tout près d'Orléans.
C'est donc un bonheur particulier pour moi de dérouler cette journée au travers des quelques photos suivantes.
Comme d'habitude il fait très froid lorsque je me lève mais cette fois je décide de privilégier le tout proche lever de soleil au rangement du sac. C'est donc léger et en sandales que je vais l'observer depuis le pont avant de revenir au camping et croiser un lapin qui ne me laisse que peu de temps pour le prendre en photo.
Un adieu aux sternes de Beaugency et me voici au tout début d'un charmant chemin qui jusqu'au terme longera la Loire et ... restera tout aussi charmant.
J'atteins bientôt Meung sur Loire, une jolie ville avec un château qui doit mériter une visite plus approfondie. Mais il est fermé le matin.
C'est ensuite une succession de petits étangs et de modestes rus qui scintillent, comme le fleuve, sous un soleil particulièrement chaud aujourd'hui.
Un héron vient de se poser de l'autre côté de l'étang. J'aimerais tant photographier son envol.
Soudain je perçois un joggeur sur la même berge que celle de l'échassier. J'attends patiemment, certain que son approche va faire fuire le héron. Bingo ! Je ne rate pas les 2 premières prises de vue.
Vers midi je m'arrête manger au restaurant l'Agylien à St Ay. Une belle table tout en simplicité et en qualité. Je recommande notamment leur pain perdu absolument délicieux (clin d'oeil à Julie).
Vers 15h30 je retrouve Catherine sur le parking d'un supermarché pour quelques courses en vue des jours suivants.
Une bonne soirée ensemble. Ça fait du bien et cela conclut idéalement cette inoubliable étape.
Un dernier mot, en particulier dédié à Aurélie, sur la dernière photo soulignant mon «bricolage» pour garder à portée de main mon appareil photo tout en évitant qu'il ne tire sur le cou. Astucieux non ???
Ce dimanche je vais marcher avec mes bonnes vieilles chaussures pour rejoindre Châteauneuf sur Loire ! Chouette !👍👍
A suivre !!!
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étape 24 :
La Chapelle St Mesmin à
Châteauneuf sur Loire
Depuis quelques jours chacune des sections traversées par le GR3 semble entrer en concurrence avec les précédentes.
Je craignais un peu de vivre des étapes toutes comparables mais d'un jour à l'autre la «Beauté» se pare de nouveaux atours qui renouvellent constamment le spectacle aux yeux du marcheur solitaire (je n'ai pas utilisé le mot «promeneur» pour ne pas risquer de plagier le grand Jean-Jacques).
Aujourd'hui, dès la sortie d'Orléans (étrange que le GR se désintéresse à ce point du centre ville historique), je quitte la Loire pour longer le canal d'Orléans qui offre l'hospitalité autant aux pêcheurs qu'aux hérons (eux aussi pêcheurs 😊).
Ecluses, petits ponts, forêts se succèdent pour mon plus grand bonheur jusqu'à Chécy dont le lavoir, le saule et le pont unissent leurs efforts pour m'offrir de bien jolis reflets.
Je quitte alors le canal et retrouve le fleuve jusqu'à mon arrivée à Châteauneuf ce soir (environ 35 km de marche).
Par moment le sentier trahit son combat avec LES temps. Le temps des jours passés qui fait disparaître toute trace blanche et rouge sous d'immenses orties et le temps du ciel chagrin des dernières semaines avec des passages recouverts par la Loire elle-même, d'autres bloqués par la chute de branches et de troncs.
Ce petit côté jungle n'est pas pour me déplaire d'autant que les seuls animaux sauvages venant me taquiner sont de très belles libellules noires et bleues.
L'avant-dernière partie de jambes ... sur terre (j'en ai vu venir certains) me conduit de St Denis de l'Hôtel à Châteauneuf par un large chemin en surplomb du fleuve. Très agréable visuellement ... et très exposé au soleil !!!!
J'entre dans Châteauneuf par le magnifique parc de son château (plus modeste lui).
Me voici enfin au camping ... belles conditions d'installation mais ... rien pour dîner.
Il me faut repartir en centre ville (1 gros km de plus) après avoir monté la tente ... un dimanche soir. Vous imaginez bien que ce dîner ne restera pas dans ma mémoire !!! 😕
Demain je pars pour Sully sur Loire que Catherine et moi connaissons bien et qu'on aime beaucoup. J'y serai donclle m'y retrouvera mardi matin pour une journée «administrative» (mon GR ne m'exonère pas des contraintes fiscales par exemple).
Ce sera aussi détente pour les jambes et le dos !
A suivre !!!
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étape 25 :
Châteauneuf sur Loire à
Sully sur Loire
Aujourd'hui, pour commencer le récit de cette journée, je vous offre 2 scoops :
- je viens de passer ma première nuit et surtout mon premier matin sans avoir froid ... le pliage de la tente et le rangement du sac au camping de Châteauneuf se sont réalisés de la façon la plus agréable qui soit. Quel plaisir !
- je viens de vivre aussi mes premières heures de vraie fatigue. Une sorte de panne d'essence compensée par l'énergie électro-chimique de mon cerveau qui a pris aussitôt le relais de sorte que tout est rentré dans l'ordre pour la dernière partie de l'étape. Pas d'inquiétude cependant car les raisons de ce «coup de pompe» me sont connues : un diner hier bien trop léger (et pas top), une grosse chaleur dès 9h ce matin ... et puis quand même près de 600km dans les jambes.
A présent c'est repos à Sully jusqu'à mercredi matin et Catherine me rejoint demain. Les batteries vont bien se recharger d'autant que je vais dormir dans un abri tres original et confortable.
A présent revenons sur cette étape.
Je suis parti de Châteauneuf à 6h30. Il est amusant de constater qu'il faisait déjà grand jour alors que près de 4 semaines plus tôt à la Baule, et à la même heure, je démarrais ce trek à la frontale.
En quittant le camping je croise un couple d'Ariégeois aussi matinaux que moi. La Loire est au coeur de notre chaleureuse discussion.
L'occasion pour moi de faire le parallèle avec une autre très belle rencontre hier à St Denis de l'Hôtel dont j'ai oublié de vous parler. Alors que je m'asseyais à la terrasse d'un café pour redonner à mon corps l'eau dont il avait trempé mon tee-shirt sous la chaleur combinée du soleil et du sac, 3 personnes à la table voisine ont engagé la conversation avec moi.
J'avais à mes côtés l'image du «vivre ensemble». Elle était maghrébine, il était blanc, il était noir. Et nous avons discuté et ri ensemble comme si nous nous connaissions depuis toujours.
A méditer !
Bon après cette digression, je reprends le fil de ma journée.
Le sentier jusqu'à St Benoît est très beau. Des lapins au loin retiennent mon attention après qu'un pont et son ombres m'eurent donné l'opportunité de vous faire «coucou». Me voyez-vous ?
Je m'arrête pour admirer une aigrette blanche sur la Loire.
Je ne m'attarde pas trop à St Benoît car tout est fermé. Tout ... sauf une petite boulangerie où je déniche une tartelette à la rhubarbe délicieuse encore tiède. C'est elle qui me relance pour les derniers kms de marche jusqu'à Sully.
Et quels kilomètres !!! Croyez-moi, la plupart du temps je suis en train de faire la trace du GR3 ici pour cette année. Vive mon GPS !
Les herbes me fouettent les jambes, les orties presque aussi hautes que moi mettent à contribution mes bâtons, les arbres forment des tunnels sinistres. Et bizarrement tout cela me plait énormément sauf 2 bruissements sur les côtés trahissant probablement le mouvement d'un serpent plus apeuré que moi.
Dès mon arrivée au superbe et sympathique camping «le Jardin de Sully», je me dirige vers le snack pour apprécier un steack-frites au top. Enfin un vrai repas !
Comme toujours dans ce camping l'accueil est chaleureux. Je recommande vivement !
Et alors qu'ensuite je me repose devant mon étrange et très confortable logement (un Pod), l'appareil photo à proximité (vous n'êtes pas surpris je suppose), je découvre qu'un couple de mésanges a bâti son nid sur un pan de mon toit.
Une facon de clôturer en beauté cette nouvelle très belle journée.
A suivre ... ce sera mercredi soir. Demain c'est relâche !!!
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étape 26 :
Sully sur Loire à
Gien
Aujourd'hui j'ai cheminé entre Sully et Gien avec un encombrant partenaire.
Vous savez, ces gens qui ne cessent de lâcher l'horripilant «c'était mieux avant». Et bien lui, son credo le voici : «c'était mieux hier» ! ... Et j'y ai eu droit toute la journée.
Alors, c'est par la journée d'hier que moi aussi je vais débuter ma nouvelle narration.
Et quelle journée magique !
Tout commence très tôt après une excellente nuit dans le «pod», cette étonnante et confortable structure en forme de tonneau. Je me laisse guider par mon instinct «lever de soleil» pour atteindre le meilleur point d'observation alors que notre chaude étoile commence tout juste à étirer ses longs bras sur la Loire alanguie.
Peu à peu, les couleurs les plus chaudes habillent joliment murs et reflets du beau château de Sully.
Oui, ma journée est admirablement lancée !
De retour au camping je n'ai pas à patienter longtemps pour retrouver mon couple de mésanges dans ses incessants va et vient.
Je m'installe confortablement, l'oeil vissé au viseur de l'appareil et le doigt prêt à déclencher. Je suis finalement récompensé et j'obtiens quelques jolies photos me semble-t-il.
Puis Catherine me rejoint et c'est d'autant plus agréable que nous ne nous reverrons plus ensuite avant 2 semaines environ. Ça va etre long.
Vers 12h30 ma journée de repos, si merveilleuse déjà, devient carrément magique ... avec 2 petits bouts de chou qui courent vers moi. Ce sont mes petits-enfants Lucas et Maxime. Quelle émotion, quel bonheur !
Leur papa, Philippe, a surpris tout le monde par cette initiative y compris Barbara ma fille. Seule Catherine était dans la confidence.
Déjeuner commun au snack du camping, jeux, promenade en bord de Loire, mini golf. Un moment de détente incomparable.
... Et ce matin je quitte Catherine à l'aube sans savoir donc que je ne ferai pas seul le parcours.
Bon, il a bien fallu que je concède à mon double qu'en effet «c'était bien mieux hier» selon la formule consacrée. Non seulement je ne suis plus avec ma femme et mes enfants mais en plus l'étape est monotone à mourir.
Certes quelques brebis et 2 lièvres essaient d'égayer mes pensées mais aucun paysage, hormis le château de Sully sous la grisaille du matin, ne retient mon attention.
Je marche souvent sur des chemins à peine visibles ou au milieu de champs interminables.
Aucun paysage donc ... jusqu'à mon arrivée à Gien dont l'église et le château dominant la ville et son pont offrent un magnifique panorama y compris depuis mon emplacement de camping.
Et ce n'est qu'à l'approche du terme de cette étape que je trouve enfin les mots pour éloigner définitivement mon indésirable compagnon.
«C'était mieux hier qu'aujourd'hui OK ... et ... ce sera aussi mieux demain qu'aujourd'hui!» ...
Mais finalement cette journée aura été belle tout de même en ce qu'elle m'a rapproché de mon objectif final et, dans une douzaine de jours, de mon autre fille, mon autre gendre et mes autres petits-enfants.
Donc pas de place pour la nostalgie !
Ah j'allais oublier de vous préciser le nom de mon compagnon d'un jour : il s'agissait de Jay Leblouz.
A suivre !!!
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étape 27 :
Gien à
Châtillon sur Loire
Ce soir écrire ma page quotidienne demande pas mal de motivation.
En effet le réseau 4G ne fonctionne pas (1ère fois depuis mon départ) et le Wi-Fi n'est accessible qu'à côté de l'accueil du petit camping (charmant au demeurant) où j'ai posé la tente. Je suis sous un chapiteau probablement adapté pour protéger de la pluie mais ... pas du vent froid ! Et ça souffle.
Mais motivé je le suis après une belle et riche journée qui a débuté à Gien dès ... hier soir juste avant de «me mettre au lit» sur mon matelas gonflable.
Le soleil a peint d'ocre les maisons de l'autre côté du fleuve, ce même soleil qui, ce matin, les a réveillées sous un ciel rouge sang. Magnifique !
Quelques pas plus loin je croise un homme en plein travail devant sa maison (clin d'oeil à mon frère) qui engage la discussion sur la ville de Gien et m'apprend qu'elle a été reconstruite quasi totalement après avoir été rasée durant la seconde guerre mondiale. Et ce qui est fort c'est que le résultat est vraiment une réussite.
Je passe ensuite sous une route à grande circulation, m'arrête pour admirer de jolies fleurs et fais 2 autres très belles rencontres à Saint Brisson : une dame qui marche beaucoup elle aussi et Brahim le responsable d'une petite épicerie.
Le plus touchant ce sont les yeux de Brahim lorsque nous évoquons, la dame et moi, nos expériences de treks. Il nous qu'il aimerait tellement faire pareil. Spontanément il me demande de nous prendre en photo tous les 2 et me remet son adresse courrier pour que je la lui envoie dès que je le pourrai.
Je suis entré dans sa boutique pour prendre 2 tranches de jambon pour le midi. Brahim me les remet et ... refuse tout paiement en me disant avoir voyagé grâce à moi. J'en ai encore des frissons quand je repense à ce moment inoubliable.
Mes pas me porte ensuite vers Briare, non sans marquer un temps d'arrêt devant un poney affamé (pour Barbara et Marion) puis quelques alpagas.
Pour vous situer le mieux possible Briare et ses canaux, je vous livre ici un extrait de ce qu'en dit Wikipedia :
«Le nom que Briare s’est donné, « Briare-le-Canal », est un peu réducteur car Briare ne possède pas un, mais trois canaux. Dès 1605, elle accueille le chantier du « canal de Loyre en Seyne », futur canal de Briare qui sera ouvert totalement en 1642. En 1838, ce canal reçoit, juste à l’amont de son écluse de Baraban, le canal latéral à la Loire qui descend de Digoin. Ce canal traverse la Loire dans son lit-même sur le passage en Loire de Mantelot, à cinq kilomètres en amont, à Châtillon-sur-Loire. Cependant, ce passage en Loire est dangereux et, rapidement, il ne répond plus aux exigences du trafic fluvial. C’est alors qu’en 1896, est construite une nouvelle branche du canal latéral qui traverse le fleuve par le pont-canal de Briare. Cette nouvelle branche du canal latéral à la Loire reçoit le surnom de « nouveau canal » ou « canal neuf ».»
Le spectacle est multiple pendant que j'arpente le fameux pont-canal. Jugez plutôt :
- une immense péniche touristique s'y engage en ne laissant de chaque côté que quelques petits centimètres
- un groupe de chinoises fait sa gymnastique en musique entre le canal latéral et la Loire
- un immense héron (Thierry tu me confirmeras ... ou pas !) passe juste au-dessus de moi brusquement et je me félicite d'avoir gardé l'appareil en main même si mes réglages n'étaient pas parfaits
- enfin un artisan chocolatier, idéalement placé à l'entrée du pont, ouvre pile au moment où je passe devant. Une telle opportunité ne se rate pas, et c'est bien installé en terrasse devant une Badoit et surtout un exceptionnel palet d'or que je fais ma première véritable pause matinale.
Le reste de cette courte étape (21km) est aussi charmant notamment en bordure du canal latéral.
Juste avant Châtillon je m'arrête au camping de l'Ecluse des combles, à la fois sommaire, plaisant et bon marché (6€ l'emplacement). Sans compter qu'il est formidablement situé près de l'imposant pont de Châtillon, d'un marais où un héron (décidément !) pose brièvement pour moi et de la très ancienne écluse de Mantelot.
Bref, vous l'avez compris j'ai passé une remarquable journée ! Ça fait du bien 🙂👍
Demain direction Cosnes, 33km en principe.
A suivre !!!
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étape 28 :
Châtillon sur Loire à
Cosnes-Cours sur Loire
1 mois ! Ça fait 1 mois aujourd'hui que j'ai quitté la Baule, sac au dos et bâtons en mains.
A midi je me suis souhaité un joyeux anniversaire avec une délicieuse tarte au citron meringuée (clin d'oeil à Babeth) qui suivait un steak haché et des frites parfaits, ces dernières me rappelant celles de mon enfance ou celles que Catherine fait avec la friteuse à l'ancienne.
Si vous passez par la Celle sur Loire, arrêtez vous obligatoirement au «P'tit Cellois». Vous ne pouvez pas le ratez, il est à droite de la N7 en face de l'église.
On y mange très bien et pas cher.
Mais revenons à mon «anniversaire» ! Mes pieds aussi ont voulu fêter ce beau jour (d'ailleurs soleil généreux) et, à défaut de bougie, le pied droit a allumé une belle ampoule dessous juste à côté d'une ancienne parfaitement guérie elle. Alors je reprends mes vieilles habitudes de soins le soir !
Cette journée a débuté sous le brouillard alors que je quittais très tôt (6h10) le camping pour une étape de 32km. Quel froid encore !!! Heureusement, 2 heures plus tard le soleil réussissait à imposer sa loi et j'ai pu rapidement «faire sauter» les couches.
Vous le constaterez j'ai peu de photos à partager avec vous car les chemins empruntés ne se prêtaient guère au réflexe déclencheur 😊.
Mais contrairement à l'étape de Gien, j'ai pris un grand plaisir (malgré l'ampoule) à marcher aujourd'hui. La variété du parcours, autant pour son revêtement que pour son profil (succession de montées-descentes) a évité toute forme de monotonie.
Me voici ce soir au camping Aquadis de Cosnes. Accueil très sympa et cadre agréable.
J'ai même pu m'acheter 2 tomates et 3 mandarines au Leaderprice quelques centaines de mètres avant. Un luxe et un bonheur ! Les fruits me manquaient.
Demain je pars pour la Charité sur Loire. En principe une seule étape de 35km mais si l'ampoule, peu soucieuse des économies d'énergie, est restée allumée, je diviserai l'étape en 2 et m' arrêterai à Pouilly.
SVP ... pas de mauvais esprit !
Je vous assure que ce ne sont pas les effluves bacchusiennes qui guideront mon choix ... d'ailleurs je vous rappelle que je n'ai pas d'odorat.
A suivre !!!
GR3
étape 29 :
Cosnes-Cours sur Loire à
Pouilly sur Loire
Reflexion d'hier soir :
«C'est décidé ! Devant les prévisions météorologiques pessimistes pour la fin d'après-midi avec même des risques d'orage, je vais diviser en 2 l'étape initialement prévue qui devait me conduire directement à La Charité sur Loire.
Je vais faire halte à Pouilly (nom particulièrement évocateur) et je réserve une chambre d'hôtel au Relais des 200 Bornes.
Je rejoindrai La Charité dimanche et Nevers lundi. Dans les 2 cas je vais retenir un hébergement toilé pour ne pas avoir à monter la tente sous la pluie et après une marche qui sera assurément bien arrosée.»
Revenons à présent à l'étape du jour.
Le pliage de la tente se fait sous une température plutôt douce. Au loin le ciel prend de jolis tons chauds. J'ai très bien dormi et je me sens en pleine forme même si mon dos et mes épaules commencent à grincer !
Peu avant la sortie de Cosnes je passe devant une immense ancre qui témoigne de l'activité d'une ancienne fonderie ici même.
Comme la veille, les chemins empruntés par le GR3 sont variés et agréables.
Peu de points de vue marquants mais quelques images intéressantes sur la route du Pouilly-Sancerre et, au loin, la ville de Sancerre.
J'atteins mon hôtel en début d'après-midi alors que le restaurant est complet (une concentration de propriétaires de vieilles Ford). Gentiment la patronne me prépare un bon sandwich au jambon et je déguste une délicieuse bière rouge.
Demain j'aurai sûrement peu ou pas de photos à vous montrer car l'appareil va rester à l'abri. C'est pluie toute la journée en principe.
A suivre !!!
GR3
étape 30 :
Pouilly sur Loire à
La Charité sur Loire
En quittant le Relais des 200 bornes à la sortie de Pouilly je me sens reposé et ... très vite humide car la 1ère 1/2 heure est pluvieuse.
Je me dis que l'appareil photo va être au chômage et, de fait, il l'est quasiment jusqu'à la Charité sur Loire.
J'en suis à devoir me satisfaire d'une vue sur une Traction 1935 (nostalgie de notre enfance à Sylvie, Christian et moi puisque nos parents en avaient une), une photo de la «fête à la grenouille» à Mesles (je m'y arrêterais s'il n'était pas si tôt), d'une vue sur l'autoroute (clin d'oeil à Catherine car nous l'empruntons parfois pour retrouver Mélanie) et même de clichés d'un corbeau en bord de Loire.
Et puis, soudain tout change à l'approche de la Charité. Le panorama redevient très beau, les nuages lourds exacerbent le charme de cette très vieille cité portée par son pont, son immense église, ses remparts et ... ses 16 librairies.
Même les canards, idéalement placés sur la berge opposée, semblent gagnés par la quiétude admirative qu'inspire la ville.
Ces canards sont particulièrement pour toi mon Lucas ! Si je rencontre des poules ou des coqs je les dédierai à mon Neil 😅😅.
C'est près de l'église que je fais l'une des plus belles rencontres de mon trek. Une rencontre à 2 têtes, Pascale et André.
Ils sont en plein «repas» lorsque j'engage la conversation avec eux et très vite nous sympathisons. Ils me racontent leur «Loire à Vélo», je leur narre mon GR3.
Ils ont beaucoup voyagé et expriment, dans les souvenirs qu'ils partagent avec moi, une belle humanité.
Une photo, un échange de téléphone et un verre au café plus tard, nous nous quittons pour la suite de nos aventures réciproques.
Bonne route mes amis !
Mon point du jour se terminera par 3 photos de belles citations. A la fin du mois La Charité va célébrer la force du mot et déjà quelques magasins et maisons portent sur leur façade quelques maximes dans lesquelles le mot «mot» est mis en valeur.
Ah j'allais oublier, chérie, je t'ai dédié une photo. Tu l'identifiera sans peine. Jeu, set et match, cet arbitre là ne me parait pas très sévère 😄😄.
C'est ici que se boucle la 3ème page consacrée au «GR3 en direct». Dès demain j'en ouvrirai une 4ème pour partager avec vous le périple qui m'emmènera de la 31ème étape à la 40ème. Je serai alors tout proche de Mélanie, François et les enfants.
A suivre !!!